Des tablettes vieilles de 4000 ans révèlent les droits des femmes assyriennes

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A l’âge de bronze, Kültepe, comptoir de commerce au centre de la Turquie, et ses 70 000 habitants, semblent être les précurseurs du droit des femmes. Alors qu’aujourd’hui encore, dans le monde, tout cela fait parfois débat, les marchands anatoliens avaient gravé dans la roche les fondements de leur société.

Depuis 1948, plus de 22 400 tablettes ont été exhumées, faisant de ce site une mine d’informations archéologiques. Ces tablettes ancestrales révèlent majoritairement des données commerciales mais aussi de nombreuses données sociales.

Fikri Kulakrogl, de l’université d’Ankara explique :

« Des droits de la femme jusqu’à l’adoption d’enfants, ou encore les mariages arrangés à la naissance, les tablettes récemment excavées incluent tout un ensemble de données sociales et civilisationnelles de l’Anatolie pré-antique. On y trouve une lettre touchante d’une femme destinée à son mari, ou encore une lettre de complainte de telle autre au sujet de sa belle-mère. À titre d’exemple, il serait impossible de trouver de telles données dans les archives de l’Empire Ottoman. »

On apprend ainsi que les femmes y vivaient paisiblement. Elles avaient leur propre négoce et géraient leur propre pécule. Elles avaient toute autorité pour émettre des choix pour leurs enfants sans avoir besoin de l’aval de leur mari. Les mariages étaient généralement monogames. Seuls le roi et les marchands, qui pouvaient avoir une autre femme dans une ville différente, pouvaient prétendre à la polygamie. Dans ces cas aussi, tout était réglementé pour que les secondes femmes ne soient pas lésées. Ainsi, en cas de divorce, elles bénéficiaient d’une pension à vie, même en cas de remariage, ce qui leur prodiguait une situation confortable.

Cécile Michel, traductrice spécialiste de l’écriture cunéiforme, affirme :

« Elles avaient beaucoup plus de droits que les femmes babyloniennes, par exemple, qui vivaient à la même époque dans le sud de la Mésopotamie. [...] Les femmes étaient aussi les gardiennes de la religion et des principes moraux. »

Fort de sa richesse archéologique et sociale, Kültepe espère  inscrire son nom sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

M.C.

Crédit Photo : CC British Museum


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